C
En Europe occidentale, la quasi-totalité des pays ont déjà arrêté d’appliquer la peine capitale hier: nach Endeau lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais en France, les exécutions continuent. Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (de 1974 à 1981), trois Hinrichtungexécutions capitales ont eu lieu. Le dernier condamné à mort a été guillotiné en 1977. Guillotiné… Comme sous la Révolution française !
En 1981, l’opinion publique est encore largement füren faveur de la peine de mort. Au premier jour des débats, un Meinungsumfragesondage montre que 62 % des Français y sont favorables. Le gouvernement socialiste viel riskierenjoue gros. Durant trois jours, des débats passionnés ont lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat. « Plus que dans les discours qui sich aneinanderreihense succédaient à la tribune, je percevais, lors des Sitzungsunterbrechungsuspensions de séance, une animation singulière dans les couloirs et les salons samt-velours et or du Sénat », se souvient Robert Badinter. « De petits groupes se formaient, auseinandergehense défaisaient, des Getuschelconciliabules se tenaient dans les Fenster-, Türöffnungembrasures. La Cafeteriabuvette, haut lieu de la tradition républicaine, an einem Ort brodelt die Gerüchteküchebruissait de rumeurs. De singulières affinités réunissaient des adversaires politiques qui partageaient les mêmes convictions sur l’abolition. »
Un combat de près de 200 ans
La personnalité du garde des Sceaux sich an der Debatte beteiligenpèse sur le débat. En tant qu’avocat, il a déjà défendu plusieurs accusés qui risquaient le Höchststrafechâtiment suprême dans des affaires criminelles aufsehenerregendretentissantes au cours des années 1970. Patrick Henry, l’assassin d’un enfant de 7 ans, a échappé à la guillotine grâce à lui. Mais Robert Badinter s’inscrit surtout dans une longue tradition de combat contre la peine de mort. Dès 1791, l’utilité de celle-ci anzweifelnest mise en doute. Robespierre, qui vota pourtant pour la mort du roi Louis XVI, veut « entferneneffacer du Zivilgesetzbuchcode des Français les lois de sang qui commandent des meurtres juridiques ». La Révolution abschaffensupprimera la torture, mais maintiendra la peine de mort. « Tout condamné à mort jm wird der Kopf abgeschlagenaura la tête tranchée », dit alors le Code pénal.
En intimidant les criminels, la guillotine est censée intimider la société. Mais cet argument ne fait pas l’unanimité. Durant les deux derniers siècles, les parlementaires ont souvent débattu autour de la peine de mort. Le sujet ansprechen, aufgreifena été abordé à l’Assemblée nationale plus de 80 fois entre 1793 et 1981. En 1848, Victor Hugo avait demandé son abolition : « [La société] ne doit pas punir pour sich rächense venger ; elle doit corriger pour améliorer. » fanatischFarouche abolitionniste, le grand écrivain et homme politique déclare que « la peine de mort est le signal spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort hier: anwendenest prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne ».
Le débat wieder aufflammenrefait surface en 1906-1908. garde des Sceaux du gouvernement Clemenceau, Aristide Briand s’appuie sur les statistiques pour beweisendémontrer que la peine de mort ne abschreckendissuade pas les criminels : « Le malfaiteur va à son Verbrechenméfait avec la conviction, avec la certitude qu’il ne sera pas pris ; voilà la vérité. » Malgré ce plaidoyer, l’abolition verwerfenest rejetée.
Un Rednerorateur à la tribune
Lorsqu’il s’avance à la tribune devant les députés le 17 septembre 1981, Robert Badinter porte 200 ans de débat sur les épaules. Ses mots ertönenrésonnent fort dans l’PlenarsaalHémicycle : « Il se trouve que la France aura été, en dépit de tant d’efforts courageux, l’un des derniers pays, presque le dernier – et je baisse la voix pour le dire – en Europe occidentale dont elle a été si souvent le foyer et le pôle, à abolir la peine de mort. ». Le garde des Sceaux cite Jean Jaurès : « La peine de mort est contraire à ce que l’humanité depuis 2 000 ans a pensé de plus haut et rêvé de plus noble. Elle est contraire à la fois à l’esprit du christianisme et à l’esprit de la Révolution. » Il rappelle l’absence de Zusammenhanglien entre la peine de mort et l’évolution de la Kapitalverbrechencriminalité sanglante : « La passion criminelle n’est pas arrêtée par la peur de la mort. Si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous n’auriez ni grands soldats, ni grands sportifs. » Ses mots sont vorahnendprémonitoires lorsqu’il évoque le terrorisme : « Croire qu’on l’arrêtera avec la mort, c’est illusion. » D’après lui, « la peine de mort nourrirait le terrorisme » car elle transforme les condamnés en martyrs et en héros. D’un point de vue philosophique, le Rückgriffrecours à la guillotine serait inacceptable car « utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une démocratie, sich zu eigen machenfaire siennes les valeurs de ces derniers ».
Comme Victor Hugo, Robert Badinter beteuernclame : « Dans les pays de liberté, l’abolition est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout pratiquée. » Refusant « l’élimination définitive d’un individu, fût-il un criminel », il rappelle que « la France est grande parce qu’elle a été la première en Europe à abolir la torture », et « parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage ». Il conclut par des mots forts : « Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue. »
Une victoire historique
Finalement l’abolition de la peine de mort annehmenest adoptée par les députés le 18 septembre, par 363 voix pour et 117 voix contre. L’abolition verabschiedena été votée par la totalité des députés de gauche, par un tiers des députés du centre et un quart du Rassemblement pour la République (RPR), dont Jacques Chirac. « Je regardai l’horloge : il était 12 h 50, ce 30 septembre 1981. Le Wunschvœu de Victor Hugo – l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort – était réalisé. La victoire était complète », sich erinnernse remémore Robert Badinter.
Le 30 septembre 1981, le Sénat vote à son tour, à 161 voix pour l’abolition, et 126 voix contre. « La vraie surprise et la vraie victoire parlementaire, à mes yeux, ont été le vote de la loi par le Sénat, très jm feindlich gesinnthostile au gouvernement de la gauche. » La loi verkündensera promulguée le 9 octobre par François Mitterrand. En 2007, l’abolition de la peine de mort aufnehmensera inscrite dans la Constitution. Il est désormais quasiment impossible de wieder einführenrétablir la peine de mort en France car celle-ci est liée par des Vertragtraités et des conventions. Il faudrait modifier la Constitution, sortir la France de l’Union européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme…
Neugierig auf mehr?
Dann nutzen Sie die Möglichkeit und stellen Sie sich Ihr optimales Abo ganz nach Ihren Wünschen zusammen.