1. Ouessant
« C’est la limite extrême, la pointe, la la proueBugproue de l’ancien monde. Là, les deux ennemis sont en face : la terre et la mer, l’homme et la mer », écrivait l’historien Jules Michelet. Et quel spectacle quand l’océan et la la rocheFelsenroche s’affronteraufeinandertreffens’affrontent ! Sur Ouessant, l’île la plus à l’ouest de l’Hexagone, les tempêtes vous couper le souffleden Atem raubencoupent littéralementwortwörtlichlittéralement couper le souffleden Atem raubenle souffle. Si bien qu’il est conseillé de s’y rendre en hiver, par mauvais temps, plutôt qu’en été, sous un beau ciel bleu. Quand la mer blanchit, que les vagues se creuserhier: sich auftürmense creusent et que le vent emporte votre bonnet, une seule chose à faire : se campersich (auf)stellense camper à la pointe de Pern pour voir les éléments déchaîné,eentfesseltdéchaînés. La lande se couvre alors d’une drôle de neige : l’l’écume (f) de merMeerschaumécume de mer soufflée par le vent !
Autrefois, les conditions de vie étaient très dures à Ouessant. Les femmes devaient s’occuper de tout (même des la demande en mariageHeiratsantragdemandes en mariage !), car les hommes partaient souvent pêcher en mer. Et la couleur bleue des le voletFensterladenvolets des maisons est celle de la ViergeJungfrau Mariala Vierge, protectrice des marins. qu’on se rassurehier: keine SorgeQu’on se rassure, le visiteur a la vie douce aujourd’hui. Sitôt arrivé, on enfourche un vélo pour explorer la campagne ou la côte… quand le vent ne souffle pas trop fort ! Avec un peu de chance et de patience, on apercevra des le phoqueRobbephoques et des le macareuxPapageientauchermacareux parmi les la ribambelleScharribambelles de le goéland(Silber)Möwegoélands et de cormorans. Dans les terres, on est tout surpris de trouver quelques vallons secrets où paîtreweidenpaissent des moutons à tête noire, une race locale. Dernier conseil : promenez-vous à pied à la pointe du Créac’h. De ce phare noir et blanc, qui marque la limite entre la Manche et l’Atlantique, la vue sur le soleil couchant est sublime.
2. Sein
C’est une langue de sable et de le galetKieselsteingalets battu,e par les flotsvon den Wellen gepeitschtbattue par les flots et les vents, à 8 km au large devor der Küste vonau large de la pointe du Raz. La légende raconte que l’île de Sein serait une l’épave (f)Schiffswrack; auch: Überrestépave du royaume d’Ys, englouti,eversunkenenglouti dans la baie d’Audierne. Il faut dire qu’avec un point culminant à six mètres d’altitude, les habitants ont l’habitude de voir la mer de très près ! Lors des grandes tempêtes, il leur est même arrivé de devoir se réfugier sur les toits de leurs maisons pour ne pas noyerertrinkenêtre noyés.
À climat rugueux, habitants rugueux,seraurugueux. On raconte que les insulaires restèrent le païenHeidepaïens jusqu’au XVe siècle, et qu’ils avaient l’habitude de provoquer des le naufrageSchiffbruchnaufrages pour pouvoir pillerplündernpiller les épaves. En fait, le pillage des navires échoué,eauf Grund gelaufenéchoués ailleursanderswoexistait ailleurs en Bretagne, et on ne sait pas si les le naufrageurStrandräubernaufrageurs ont vraiment vécu ici. Mais il flotte ici une atmosphère graveernst, schwergrave, qui donne à l’île son charme noir. Sein, « l’île des tempêtes », sera peut-être un jour engloutie par les flots. En attendant, on aime s’y rendre en bateau depuis Audierne.
Que faire sur place ? Se balader (on ne peut aller au-delà d’1,8 km !), admirer les façades colorées qui bordersäumenbordent le quai du port, et frissonnerschaudernfrissonner en repensant à la rude vie que menaient les anciens. En l’absence de bois, on brûlait du le goémonTanggoémon dans les cheminées… Il fallait du courage pour vivre ici, et les Sénans en eurent lorsqu’en juin 1940, 132 hommes de Sein rejoindresich anschließenrejoignirent la France libre à Londres après l’appel du général de Gaulle. le résistantWiderstandskämpferRésistants de la première heure, les hommes de Sein constituèrent le quart des l’effectif (m)hier: Männereffectifs français.
Qui voit Ouessant voit son sang.
Qui voit Sein, voit sa fin.
3. Molène
Un vieux le dictonSprichwortdicton breton disait :
« Qui voit Ouessant voit son sang,
Qui voit Molène voit sa la peineMühe, Strafepeine,
Qui voit Sein voit sa fin,
Qui voit Groix voit sa croix. »
Voilà qui donne un l’aperçu (m)Überblickaperçu des sentiments des marins autrefois au moment de naviguerbefahrennaviguer en mer d’Iroise, parmi les îles bretonnes !
Perdue entre le Conquet et l’île d’Ouessant, Molène a eu son le lotAnteillot de naufrages. En 1896, les pêcheurs locaux se porter au secours de qnjm zu Hilfe eilense portent au secours des passagers du Drummond Castle. Ce le paquebotPassagierschiffpaquebot anglais sombrer corps et biensmit Mann und Maus untergehena sombré corps et biens. Malgré les efforts des Molénais, on ne sauva que trois personnes. en remerciement deals Dank fürEn remerciement de leur bravoure, la reine Victoria offrit aux habitants de l’île un impluvium destiné à leur fournir qc à qnjn mit etw. versorgenfournir de l’eau potable.
Molène est aujourd’hui un petit morceau de terre de 0,75 km2 sans voitures, sans gendarmes, sans presque aucun commerce. On dit que les parcelles sont si petites qu’« une vache ne peut paître les quatre la patteBeinpattes à la foisgleichzeitigà la fois sur la même propriété ». On vient se ressourcerKräfte tankense ressourcer dans ce petit bout du monde parmi les l’embrun (m)Gischtembruns. voireja sogarVoire y trouver l’inspiration, comme le pianiste Didier Squiban, qui y a composé son album, Molène. Les la criquekleine Bucht an einer Felsküstecriques d’eau turquoise tentant,everlockendsont tentantes, mais on vous prévient, l’eau n’est pas franchement chaude ! C’est d’ailleurs parce que les eaux de l’archipel sont froides et très brassé,eaufgewühltbrassées que les algues y qc pullulees wimmelt von etw.pullulent. Molène abrite l’un des plus grands champs d’algues d’Europe, grand comme trois fois Paris, et le plus diversifié avec 350 l’espèce (f)Artespèces d’algues recensé,egezählt, erfasstrecensées. La récolte d’algues est un spectacle assuré par une flottille de 35 le goémonierAlgensammler; kleines Boot mit flachem Bodengoémoniers. Bref, Molène vaut la peine !
4. Groix
Une variante de notre dicton breton dit : « Qui voit Groix, voit sa joie ». Après franchirüberwindenavoir franchi les le piègeFallepièges de la mer d’Iroise vers Ouessant et Sein, les marins voyaient en effet Groix avec le soulagementErleichterungsoulagement. Enfin un l’abri (m)Schutz; hier: Hafenabri paisiblefriedlichpaisible, facile d’accès ! Les Vikings s’en servirent de base pour faire leurs razzias sur le continent. Bien plus tard, les navires de la Compagnie des Indes y mouiller l’ancreankernmouillaient l’ancre en attendant des vents favorables. La tradition de la voile s’est d’ailleurs maintenue jusqu’au siècle dernier, avec une flotte importante de le thonierThunfischfängerthoniers. On partait pêcher le germon (thon blanc). Ici, même la la girouetteWetterfahnegirouette du clocher de l’église représente un thon, au lieu du traditionnel coq ! Bien sûr, les thoniers ont été remplacés par les le bateau de plaisanceAusflugsschiffbateaux de plaisance…
Ici, on se croirait un peu à Belle-Île. La côte alterne criques et baies, plages de sable et falaises battu,e par les ventswindumtostbattues par les vents. La plage des Grands Sables est célèbre pour sa forme convexe unique en Europe. Groix, qui ne pas dépassernicht größer sein alsne dépasse pas huit kilomètres sur trois, est assez petite pour être explorée à pied par l’ancien le sentier des douaniersZöllnerpfadsentier des douaniers, ou à vélo, entre le bateau du matin et celui du soir. On aime les façades colorées de Port-Tudy, le port principal, les maisons noyées de fleurs, le port miniature de Port-Lay… sans oublier le menhir de Kermario, puisqu’on est en terre celtique. L’île est aussi connue pour ses roches multicolores, un trésor parmi tant d’autres.
5. Belle-Île-en-Mer
« Belle-Île-en-Mer, Marie-Galante… ». La chanson de Laurent Voulzy vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on évoquererwähnenévoque la plus grande des îles bretonnes. Belle-Île mérite bien son nom. Malgré l’arrivée de le citadinStädtercitadins, malgré l’l’affluence (f)Andrangaffluence aux beaux jours, l’île a su préserver ses paysages. Et c’est peu direman kann getrost sagenc’est peu dire qu’ils sont variés ! Voici les dunes de sable fin de la plage de Donnant, voilà les falaises de la pointe des Poulains. Voici la citadelle Vauban, voilà le port de Sauzon avec ses façades pastel, son le phareLeuchtturmphare blanc et ses le casier à homardsHummerreusecasiers à homards. Et la crique de Ster Ouen ! Celle-ci donne aux le plaisancierFreizeitseglerplaisanciers l’impression de s’enfoncer dans un fjord de Norvège !
Dans les terres, on trouve des le vallonkleines Talvallons verdoyants et oubliés, des prairies sans la clôtureUmzäunungclôtures, des landes tirant vers le violet au soleil couchant… La douceur du climat bellilois explique la présence de le laurier roseOleanderlauriers roses, de le chêne vertSteineichechênes verts, d’agaves et de myrtes. Belle-Île a attiré les plus grands artistes, de Matisse à Colette, de Flaubert à Jacques Prévert. Claude Monet a peint les l’aiguille (f)hier: Felsnadelaiguilles de Port-Coton, mais aussi les rochers de Port-Goulphar, qui nous transportent en Méditerranée. Quant à la comédienne Sarah Bernhardt, elle fuir qceiner S. entfliehenfuyait la célébrité chaque été dans son fort à la pointe des Poulains. Après un long voyage, la tragédienne se faisait déposer sur la plage à bras d’homme(von einem Mann) getragenà bras d’homme. Édouard VII d’Angleterre compta parmi ses invités. Inutile d’être une tête couronnée pour goûter àgenießengoûter aux joies de Belle-Île. Une paire de chaussures suffit : en cinq jours, le GR 340 fait le tour de l’île par le le sentier côtierKüstenwegsentier côtier (75 km). Une des plus belles la randonnéeWanderungrandonnées de France, ni plus, ni moins.
6. Yeu
Un petit bijouJuwelbijou perdu au large de la Vendée... Après la Corse, Yeu est l’île de la métropoleMutterlandmétropole la plus éloignée de France. sitôtsobaldSitôt débarqué après 45 minutes de traversée, on loue une bicyclette. Là, deux choix s’offrent à nous. Le premier : la côte nord-est, tout en douceurganz sanfttout en douceur avec ses dunes de sable fin et ses la pinèdePinien-, Kiefernwaldpinèdes. C’est ici que les familles viennent se baigner et pique-niquer dans le parfum des le pin maritimeStrandkieferpins maritimes. Le bonheur tel qu’il se pratique à l’île de Ré… Second choix (qui a notre préférence) : la côte sauvage. De la pointe du But jusqu’à la pointe des Corbeaux, c’est un royaume de granit pris,e d’assautim Sturm genommenpris d’assaut par la mer ! D’ailleurs, on y trouve une forteresse médiévale, le Vieux Château, qui aurait inspiré à Hergé la couverture de son Île Noire. On se promène le long de falaises qui surplomberüberragensurplombent la mer déchaînée. Du grand spectacle ! Ici et là se cachent d’adorables criques sableuses. Coup de coeur pour la plage des Soux, en réalité deux criques séparées par un l’éperon (m) rocheuxFelsenspornéperon rocheux. L’eau turquoise promet un bain mémorable… à condition de ne pas trop aimer l’eau tiède (ici, elle ne descend jamais en-dessous de 22 °C). La lande où s’égayersich ergötzens’égaient les moutons évoque l’Irlande. Mais au petit port de la Meule, on songe à la Grèce ! Avec ses murs blancs se détacher sursich abheben gegense détachant
sur le ciel bleu, la chapelle Notre- Dame de Bonne-Nouvelle, qui surplombe une belle l’anse (f)kleine Buchtanse rocheuse, aurait sa place sur une île grecque. Bâtie au XIe siècle par les moines établis sur l’île, elle servit longtemps d’l’amerLandmarkeamer (point de repère) aux le marinSeefahrermarins. N’oublions pas Port-Joinville, avec ses petites maisons blanches aux volets colorés, ses chats paresseux et ses roses la rose trémièreStockrosetrémières. Pourquoi prendre le bateau du retour ?
Du Finistère jusqu’en Charente, suivez notre auteur d'île en île, des plus connues aux plus sauvages... À lire dans Écoute 7/22.
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