Sexe et mensonges. C’est ainsi que Leïla Slimani résume la vie sexuelle au Maroc. Sexe et mensonges, c’est aussi le titre de son essai sorti aux les éditions (f/pl)der Verlagéditions Les Arènes, en septembre 2017. Avec cet ouvrage, la journaliste et écrivaine jeter un pavé dans la mareAufsehen erregenjette un pavé dans la mare. Cette franco-marocaine de 36 ans – prix Goncourt 2016 pour son roman Chanson douce – y rapporterwiedergebenrapporte les le témoignagedas Zeugnistémoignages de Marocaines à propos debetreffendà propos de leur vie sexuelle. le recueildie SammlungUn recueil poignant,eergreifendpoignant, où le paradoxe de la vision du sexe au Maghreb est criant,eoffenkundigcriant. Ces femmes racontent la difficulté, voire l’impossibilité de s’épanouirsich entfaltens’épanouir sexuellement. Et ce malaise touche aussi les hommes. Ces derniers ne savent en effet pas toujours comment se comporter dans l’intimité, par manque d’éducation sexuelle, mais aussi et surtout à cause du poids des traditions. C’est donc véritablement un problème de société que Leïla Slimani pointer du doigtmit dem Finger zeigen aufpointe du doigt.
Une situation alarmante
L’été dernier, une vidéo sur Internet montrait une l’agression (f)der Übergriffagression sexuelle dans un bus de Casablanca. En plein jour, plusieurs jeunes hommes déshabillent une jeune fille. Elle se débattreum sich schlagense débat, pleure et crie à l’aide, mais personne n’intervient. Le le conducteurder Busfahrerconducteur poursuit sa route comme si de rien n’était. Un le fait diversdas Ereignisfait divers exceptionnel ? Non. Et il en dire long surviel aussagen überen dit long sur les rapports hommes-femmes au Maghreb, notamment sur le problème du le harcèlementdie Belästigungharcèlement des femmes. Le paradoxe de la vie sexuelle des Maghrébins se retrouve déjà dans les réactions des Marocains suite à cette agression : quand certains décrierhier: verurteilendécriaient le comportement des agresseurs, d’autres reprochaient à la jeune fille d’avoir porté une tenue aguicheur,seaufreizendaguicheuse. Dans un pays qui se veut tolérant et où les femmes ne sont pas obligées de se voilerverschleiert seinse voiler, on observe tout de même des modèles archaïques persistant,eandauerndpersistants.
Selon les chiffres de l’ONU, 63 % des Marocaines déclarent subirerfahrenavoir subi un l’acte (m) de violenceder Übergriffacte de violence, dont 55 % dans dans le cadre conjugalinnerhalb der Ehele cadre conjugal. En Tunisie, 75 % des habitantes disent avoir été victimes de violences sexuelles. récemmentvor KurzemRécemment, à la suite d’un le violdie Vergewaltigungviol commis par des policiers tunisiens sur une Tunisienne de 27 ans, des la manifestationdie Demonstrationmanifestations éclaterhier: stattfindenont éclaté dans le pays, aux cris dehier: begleitet von den Rufenaux cris de « Violée ou voilée, faut-il choisir ? ». Les manifestants dénonceranprangerndénonçaient le fait qu’une femme ne portant pas le voile assimiler àgleichsetzen mitsoit assimilée à une prostituée, et que, voilée, elle doive être soumise à son mari – et aux hommes en général.
La femme dans l’espace (m) publicder öffentliche Rauml’espace public
Dans les pays du Maghreb, la la mixité socialedie gemischte Bevölkerungsstrukturmixité sociale n’est pas une évidence. « Jusque dans les années 1960, les femmes n’avaient pas le droit d’accéder àbetretenaccéder à l’espace public. La rue, les cafés, les restaurants, les boîtes de nuit leur étaient exclus. du coupdeshalbDu coup, aujourd’hui, dans l’esprit des hommes, la femme dans la rue est une la proiedie Beuteproie potentielle », explique Soumaya Naamane Guessous. Cette sociologue et militante féministe marocaine est la première à avoir publié, en 1988, une l’enquête (f)die Untersuchungenquête sur la sexualité féminine au Maroc.
« Autrefois, la femme était considérée comme mineur,eunmündigmineure toute sa vie et était sous la tutelledie Bevormundungtutelle permanente d’un homme de la famille. Elle restait cloîtré,eeingesperrtcloîtrée à la maison. Maintenant la femme peut travailler et investirsich ausbreiten ina investi les lieux publics », précise la sociologue. Mais le changement de mentalité reste très long. « Aujourd’hui encore, une femme accompagnée d’un adolescent de 10-12 ans ne se fera pas harceler : elle est sous la protection d’un mâle. En revanche, si elle est seule… »
Entre modernité et tradition
Dans ces trois pays musulmans, avoir des relations sexuelles hors mariage est répréhensiblestrafbarrépréhensible par la loi. Au Maroc, elles être passible debestraft werden mitsont passibles d’un an de prison tandis quewohingegentandis que les relations homosexuelles, considérées comme un délit, peuvent aller jusqu’à trois ans de prison. Les femmes ayant eu des relations hors mariage ont souvent recours à un l’acte (m)der Eingriffacte chirurgical pour se présenter « pures » devant leur futur époux : la la reconstitutiondie Wiederherstellungreconstitution de l’l’hymendas Jungfernhäutchenhymen. Un acte presque banalisé,ealltäglich gewordenbanalisé et donc accepté de façon tacitestillschweigendtacite, sur lequel la plupart des Marocains conservateur,tricekonservativconservateurs ferment scheinheilighypocritementhypocritement les yeux, faisant apparaître le le décalagedie Diskrepanzdécalage entre l’image que l’on veut donner de soi et la réalité. Cependant, « il existe une grande tolérance pour la sexualité des hommes hors mariage. On considère qu’un homme munir deausstatten mita été muni d’une telle puissance sexuelle qu’il ne peut se passer deverzichten aufse passer de l’exercice sexuel. En résumé, si la valeur des femmes est leur la virginitédie Unberührtheitvirginité, la valeur des hommes est leur virilité », constate Soumaya Naamane Guessous. d’oùdaherD’où cette situation paradoxale : « D’un côté, les mâles déchaîné,eentfesseltdéchaînés sont encouragés à avoir des relations sexuelles, mais ils sont frustrés car ils ne trouvent pas de partenaires, si ce n’estaußersi ce n’est des professionnelles du sexe. Et de l’autre, les femmes craignent d’arriver non vierges au mariage. sauf queabgesehen davon, dassSauf que de plus en plus, les filles se donnersich hingebense donnent. Soit totalement, déchirerzerreißenen déchirant leur hymen, soit en ayant des relations intimes alternatives (sodomie, le frottementdas Reibenfrottements) pour protéger leur virginité », explique la sociologue. Surtout que les Maghrébines se marient de plus en plus tard. En Algérie, l’âge moyen est de 29 ans contre 18 ans en 1966. « Rester vierge 28 ou 29 ans, tout en sachant que le célibat prolongé devient un phénomène, paraît insensé,eunsinniginsensé », estime la sociologue.
Lisez l'interview de Leïla Slimani, journaliste et écrivaine, auteure de Sexe et mensonges dans le numéro 2/18 d'Écoute.
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